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Lotharius Magister, pour vous en resservir
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28 mai 2007

Un dimanche pas à la con pour les otages des FARC en Colombie

BRUXELLES 27/05/2007 - Midi et des poussières, le téléphone sonne. Je m’extirpe du plumard.
- Salut, je te réveille ?
- Comment as-tu deviné ?
Elle me connaît bien, Lienec. Elle sait aussi que je suis plein de bonne volonté mais qu’il faut parfois me secouer un peu, surtout le dimanche matin, même pour une action qui me tenait pourtant à cœur mais que j’avais presque oubliée (honte à moi et ma descendance jusqu’à la septième génération).
C’est ainsi qu’une heure plus tard je sors du métro bondé comme à une heure de pointe, entouré de sportifs en shorts, station Mérode.

C’est dans le Parc du Cinquantenaire qu’allait se donner le départ des 20 km de Bruxelles, une jolie balade dominicale au petit trot le long des boulevards de Bruxelles. Il y a là, disposés en deux demi-cercles concentriques, les stands des principales équipes « pro », quelques stands de confrères masseurs (oui, facile celle-là), quelques stands de bouffe et de boissons, quelques pissotières mobiles dans des caravanes en bois, et enfin quelques stands d’associations, dont celui de la police de Bruxelles, celui pour les enfants cancéreux, et celui que j’ai mis une demie heure à trouver et que j’ai fini par localiser en suivant deux coureurs à tee-shirt « Libertad ! »  : le stand du Comité Betancourt, qui n’était malheureusement pas disposé à un endroit de fréquent passage, mais bon, faut faire avec !

Bon, on fait quoi les gars ? Ben on met son tee-shirt Libertad et on se fait voir. En plus il ne fait pas trop mauvais malgré le temps orageux. Super. Je troc donc mon perfecto pour un tee-shirt jaune que j’enfile au-dessus de mon tee-shirt Roger Waters pour lequel il n’est nul besoin de militer, si ce n’est pour qu’il arrête de chanter des chansons politiques et s’engage un peu plus dans ce qu’il chante.

Je me poste fièrement devant le stand et taille une bavette avec les gens du Comité, que j’avais déjà presque tous rencontré à l’occasion des concerts de Renaud à Forest National. Il y eut d’ailleurs quelqu’un pour remarquer avec humour : « C’est une action du Comité Betancourt ou une réunion des fans de Renaud aujourd’hui ? » Il y avait en effet des gens que j'ai connu par le biais du fan club de Renaud, qui c'est lui aussi personnellement engagé pour la libération D'ingrid Betancourt et des 3.000 otages des FARC. Helena, Anré-Louis, Ticou qui nous à rejoint plus tard, Lienec et son aîné tout mignon qui me faisait trop rire en paradant avec un ballon de baudruche de la police régionale (qui a un logo qui ressemble étrangement à celui du F.N., il faut le souligner), et pis mézigue. Evidemment, ça parle de Betancourt, des dernières nouvelles de Colombie, des promesses d’ivrogne du gouvernement colombien, de Sarkozy, mais ça parle aussi de Renaud.

J’achète un tee-shirt pour mon père et demande une affiche pour mettre à la devanture du magasin de ma mère, qui est à 1 km de là. Malheureusement, il n’y avait plus d’affiches. André-Louis avait fait un deal avec les dames pipi, et toutes les caravanes-pissotières du site arboraient l’affiche noir et blanc de 1 m x 2 m d’Ingrid. Pas con ! Ainsi, on pouvait être sûr que tout le monde voie les affiches, car il y avait une file de 30 personnes à chaque caravane, et on ne pouvait pas les rater, il y en avait aux quatre coins du parc. 

Un peu plus tard, il a quand même fallu décrocher une affiche, mais encore une fois pour des raisons d’exposition maximale. Un sympathique monsieur d’un certain âge, depuis 3 ans je pense, fait les 20 km à vélo avec sur son guidon une pancarte portant l’affiche Betancourt.

Un peu avant trois heures, nous voyons une autre habituée du Comité Betancourt : mademoiselle Clara Betancourt, 15 ans à peine, une charmante jeune fille née en Colombie avec ce patronyme « prédestiné ». Comme les années précédentes, elle va courir les derniers kilomètres au nom de Clara Rojas et Ingrid Betancourt, qui sont inscrites à la course mais qui ont dû déclarer forfait pour des raisons indépendantes de leur volonté.
On demande à la ronde qui voudra bien courir à ses côtés pour franchir la ligne d’arriver. Ca se débine un peu, il faut dire …

Puis soudain, instinctivement, une forte détonation me fait me jeter par terre en plaquant Lienec et son fiston au sol et en criant : « Tous aux abris, des roquettes palestiniennes ! » Helena en fait tomber sa Gauloise Blonde, Ticou se retrouve sous la table du stand et André-Louis succombe à une otite fulgurante tandis que des milliers d’autres personnes commencent à courir sur l’avenue de Tervuren, les tympans déchirées flottants au vent comme des papillotes le long de leurs oreilles.
Ce n’était que le coup d’envoi qui a dû raisonner jusqu’au parlement au Parc Royal qui heureusement est toujours vide le dimanche, mais qui a dû réveillé ce vieux Francis, le mari de la concierge de garde qui aime bien faire la sieste le dimanche après-midi.

Le temps de terminer la conversation, de dire des méchancetés sur les absents, puis de s’égarer dans la station de métro, et voilà, au revoir les gens, c’était sympa, j’espère que vous avez récoltés beaucoup de signatures, que les tee-shirts se sont bien vendus, et surtout qu’on a vu la petite Clara franchir la ligne d’arrivée à la télévision avec la pancarte grandeur nature d’Ingrid.

A la prochaine mobilisation ! Je serai là, et peut-être même à l’heure pour une fois !

EPILOGUE :
En revenant chez moi, je passe par le centre ville pour boire un coup. Je porte toujours mon tee-shirt Ingrid sous mon perf’. Une personne m’aborde devant la Bourse : « Tiens, c’est un tee-shirt pour Ingrid Betancourt ? On en trouve où ? » J’explique, ça intéresse.
Puis au pub je me fais rejoindre par une copine. « Qu’est-ce t’as fait de beau aujourd’hui ? » Je lui montre mon tee-shirt et j’explique.
- Ah mais t’aurais pu me le dire ! Je serai venue aussi ! La prochaine fois tu me préviens hein ? Pis tu me dis où on trouve un tee-shirt comme ça !
Un gusse au comptoir m’aborde ensuite : « Il est beau votre tee-shirt ! »
J’explique encore, le mec parait intéressé.

Je suis assez content du coup. Eh ouais, militer, mobiliser, c’est parfois aussi simple que de porter un tee-shirt, et en plus on passe une bonne journée malgré tout.
N’empêche, on ne m’a jamais interpellé pour me demander d’où sortait mon beau tee-shirt Roger Waters. Je suis un peu déçu quand même.

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Commentaires
L
Ca n'avance pas des masses ici !
L
Heureusement qu'Etienne connaissait le plan de la gare schuman par cooeur ,hein Lothaire !!!;-)))))))))))))<br /> <br /> Grosses bises et merçi merçi pour cet après midi sans pluie !
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