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Lotharius Magister, pour vous en resservir
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6 février 2008

J'ai vu "Astérix aux Jeux Olympiques" (jusqu'au bout !)

Bon, je suis allé le voir votre fameux navet. Avis tiédasse (comme le film) : ni bon, ni exécrable. Quelque part entre le « on aurait pu s’en passer mais on ne va pas en faire un traumatisme » et le « ah, ça ne fait pas de mal de rire de rien de temps en temps (N’EST-CE PAS, GRENOUILLETTE ?). Pis j’ai vu Zidane avec des cheveux et Schumacher en tunique, hihihi ».

Le principe du film aurait pu marcher : une suite, facile pour faire des références. Un personnage bien connu du grand public, fastoche aussi pour les références. Anachronismes en-veux-tu-en-r’vlà. Et calembours en prime pour rester près de l’œuvre de Goscinny, maître en la matière.
Tu prends ça, tu le remets un peu au goût du jour, t’en fais une superproduction à la française avec des guests stars (des étoiles invitées), et c’est sensé marcher.


Et pis ça tombe à plat. Pourtant, il y avait les acteurs (j’aime beaucoup les films avec des grands acteurs qui ne se prennent pas au sérieux, vous savez, comme dans « Signé Furax »), les moyens, les références. Mais pas les scénaristes. Tchernia mettait la main à la pâte pour adapter les scénarios de Goscinny en dialogues pour dessin animé. Là, il nous lit la première case avec le « … toute la Gaule. Toute ? Non. … » et pis c’est tout. Dommage. Les scénaristes sont passés à côté du schmilblick et ils n’ont pas su exploiter 80 % du potentiel de cette histoire qui pourtant ne vaut pas le moins bon des Astérix en B.D. C’est peut-être un effet de style, de ne pas faire le calembour auquel on s’attend, ou celui fait dans la B.D., histoire de faire languir le public dans le style :
- Ah et là il va nous sortir un odieux jeu de mot avec coléoptère !
- Ah non.
- Sisi, attends !
- ah non, rien.
- Boh, on a dû le rater, il devait être trop subtil.
Sauf que ça ne marche pas. Ce n’est pas un effet de style. Ils sont simplement passés à côté et au lieu de ça, on nous inflige la scène même pas marrante d’Elie Simoun bouffant, la mine dégoûtée, un coléoptère mal foutu qui dégouline de viscosité.

Y a vraiment que le casting pour rattraper le désastre scénaristique. Des rôles sur mesure.
Clovis Machintruc en Astérix, il est 10 x supérieur au funésien et irritant Clavier. Bon jeu, physique plus « ressemblant » (sauf la moustache tout de même, quelle horrible postiche).

Depardieu comme on l’aime, qui même dans un rôle de gros con, arrive à être excellent. Il nous refait Cyrano, petit clin d’œil à un de ses succès (comme quoi il devait y avoir un scénariste réveillé dans le tas). Pour faire passer Obélix pour un poète, il faut quand même un certain talent.

Alain Delon en César, ça ma petite dame, ça vaut son pesant de cacahuètes et c’est le clou du film. Rien que pour ça, je ne regrette pas. Je déteste Delon et ça gueule de vieux beau vrai con. César, ça lui va comme un gant. La première scène où il apparait est géniale. Superbe tirade. Pour la petite histoire, César, quand il écrivait les exploits militaires de César, parlait de lui à la troisième personne (du singulier, soyons précis). Wink Delon, dans les imitations, aussi. Vous imaginez la suite. C’est entre l’autodérision et la caricature, tout en restant fidèle au rôle. Delon est César.
Contemplant son impérieux reflet : « César ne vieillit pas : il murit. César n’a pas les cheveux blancs : il s’illumine. » La tirade pourtant, s’essouffle à la fin, avec une sympathique idée scénaristique (citer quelques films cultes de Jules César), mais la manière est un peu plate. « César ne doit rien à personne : ni au clan des siciliens (ça, ça passe bien), ni à Roco et ses frères (la on voit moins le rapport avec César). » Comble de l’ironie, le détail de suffisance qui tue : au générique d’ouverture et de fin, on peut lire dans un bel encadré, en lettres d’or majuscules : « Avec la participation exceptionnelle d’Alain Delon dans le rôle de César ». C’est bien là le meilleur gag du film.

Les seconds rôles sont plus caca. Notons quand même Franck Dubosc, un compatriote de Grand-Quevilly que j’aimais encore bien à l’époque où il trainait chez Ruquier, puis qui m’a complètement horripilé ensuite avec son « cher public ». Carrément gonflant et totalement inepte. En revanche, le coup du « cher public », ça colle tellement bien au personnage d’Assurancetourix, qu’une fois de plus, la distribution surpasse largement le scénario qui n’a pas su exploiter le filon. Au lieu de cela, on a droit à un doublon avec en second barde Francix Lalannix. Il aurait fallu choisir entre les deux. Et j’aurais choisi Dubosc.
Pour le roi grec, j’aurais pris Villeret dans la continuité de Haroun El Poussah, mais il ne pouvait malheureusement pas se rendre au tournage pour des circonstances indépendantes de sa volonté. Le roi Samagas devenant ainsi un personnage insignifiant dans le film.
Le bellâtre, je l’avais déjà vu il y a quelques semaines au Festival du Rire de Montréal. Il n’est pas si drôle, mais bon, c’est un comique. Dans le film, il est juste beau et con à la fois. Encore plus con qu’Obélix, c’est tout dire, et ça ne signifie rien. Bref, encore un rôle qui tombe à l’eau, trop mal exploité par les scénaristes.

Il nous reste Benoit Poelvoorde alias Brutus. Une fois de plus, un acteur qu’on aime détester, et qui incarne ici un rôle sur mesure de bête et méchant. J’en suis presque attristé de devoir dire que les trois acteurs que je n’aime pas sont ceux qui font ce film.

Ensuite, il reste les « apparitions exceptionnelles ». Jean Tod et Michaël Schumacher pour la course de chars (enfin un anachronisme génial !) et tous les autres pour la scène de fin, comme dans les mauvaises production américaines où il faut bien mettre un nom connu à l’affiche, et hop hop, un deus ex machina pour montrer 15 stars en 5 minutes, les dernières. La scène de dialogue entre Jamel et Zidane (Numérobis et son cousin Numérodis – hihihihi !) est un must. Le reste et à jeter.

Mais ce qui m’attriste encore plus, c’est que comme je viens de vous le démontrer, le scénario est le point faible d’un film qui avec un peu plus d’imagination aurait presque pu être à la hauteur de Mission Cléopâtre. Alors, un faible scénario qui s’tale sur 1 heure et 55 minutes, je ne vous raconte pas les longueurs. Même certains gags s’attardent sur eux-mêmes !

Voilà, je vous le recommande donc chaudement : allez-y voir Astérix ! Ne ratez surtout pas « Mission Cléopâtre ».

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Commentaires
C
T'es sûr que tu as vu le film en entier? Même pas dormi un peu? Rho...
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